Brésil - Belgique (détail)
Brésil-Belgique: les Diables savent-ils danser la Samba?
Peut-on rêver du plus grand exploit du football belge?
KOBÉ Ce mardi, dans ces mêmes colonnes, vous lirez probablement le bilan de l'ère Waseige et les commentaires sur l'après-Wilmots, l'après-Verheyen, l'après-Walem. On promettra des jours difficiles pour le successeur du Liégeois et on peindra de noir l'avenir de l'équipe, comme on l'avait fait en 1994 et quatre ans plus tard, en pensant déjà aux qualifications pour l' Euro 2004 et à la venue de la Bulgarie au Heysel en septembre.
Mais d'ici là, les Diables ont un petit rendez-vous à honorer. Un rendez-vous avec l'histoire. Pour la première fois, ils ont l'honneur de rencontrer le Brésil en Coupe du Monde, en n'ayant rien à perdre, sinon l'occasion de se mettre en valeur. Évidemment, l'espoir est ténu mais comme la Belgique, le Brésil est capable du pire comme du meilleur. Verra-t-on la Seleçao qui a souffert pour se qualifier pour le Mondial, concédant six défaites en cours de route, ou celle qui a survolé son groupe, marquant onze fois et permettant à toutes ses stars de se mettre en évidence? On ne sait pas, justement, et c'est ce doute qui entretient l'espoir.
Vainqueurs haut la main du groupe C, Ronaldo et ses équipiers ont accumulé une bonne dose de confiance, devenant aux yeux des bookmakers les grands favoris de l'épreuve, devant l'Italie, l'Espagne et l'Angleterre. Mais après sa petite victoire contre la Turquie (2-1), voici douze jours, le Brésil était en plein doute et 70% des supporters estimaient d'ailleurs que leurs idoles rentreraient vite au pays. Mais le supporter est versatile, c'est bien connu, à Rio comme à Bruxelles...
En tout cas, Robert Waseige lui, a préparé ce match avec beaucoup de philosophie. `Même les Anglais parlent déjà de leur quart de finale contre le Brésil! Et j'imagine que les Brésiliens ne font pas de cauchemars en pensant à nous. Mais de notre côté, on n'a pas passé de nuit blanche. Sans être obséquieux, nous jouerons notre match en donnant le meil- leur de nous-mêmes.´
Le grand malchanceux qui risque de passer à côté de la rencontre de sa carrière, c'est De Boeck. Alors qu'il trouvait enfin la consécration en équipe nationale par des prestations convaincantes, le capitaine d'Anderlecht s'est à nouveau blessé au dos, hier, en début d'entraînement. Déconfit, il ne voulait pas encore parler de forfait, hier soir, mais il pouvait à peine marcher. Face à cette nouvelle tuile, Waseige restait serein. `Pas question de tout changer si Glen venait à renoncer. On fera dans la simplicité, sans modifier le système et sans non plus prendre de précautions particulières autour de Ronaldo. On restera dans notre jeu en zone, en essayant de mettre en avant nos qualités collectives. Si on doit placer un homme à la surveillance privée de Ronaldo, je dois agir de la sorte pour quasi tous ses équipiers!´
Le bon sens semble donc l'emporter, avec les vainqueurs de la Russie reconduits. À la place de De Boeck, cependant, Waseige a laissé la porte ouverte à Simons, dribblé dans l'entrejeu par Vanderhaeghe, en forme internationale et en passe de devenir le meilleur Diable du Mondial. `Timmy pourrait jouer derrière, c'est un choix qui s'inscrirait dans une certaine logique. C'est une possibilité.´
L'autre s'appelle, bien sûr, Van Meir, qui a toujours été choisi comme substitut de De Boeck. L'expérience et la formation de défenseur plaident en sa faveur, contrairement à sa pointe de vitesse. Quoi qu'il en soit, Waseige ne veut pas passer à côté de sa sortie. `Dans mon discours d'avant-match, c'est la notion de plaisir qui prédominera. Mais j'entends que personne ne gâche la fête en jouant sa carte personnelle et tentant son petit numéro.´
© Les Sports 2002