Cameroun - Allemagne (détail)
Allemagne-Cameroun: Allemagne OK, Cameroun KO
Cameroun - Allemagne 0-2 L’Allemagne s’est qualifiée pour les huitièmes de finale de la Coupe du monde en battant 2 à 0 mardi à Shizuoka le Cameroun, éliminé au premier tour pour la troisième fois consécutive.
Avec sept points, les Allemands terminent en tête du groupe E devant l’Irlande (5 pts), qui a battu l’Arabie saoudite (3-0). Allemands et Irlandais doivent maintenant se rendre en Corée du Sud pour disputer leur huitième de finale. Pour cette rencontre décisive, les deux entraîneurs allemands, Rudi Voeller pour les Européens et Winfried Schaefer pour les Camerounais, alignaient leur équipe-type.
Bien que dominateurs, les Allemands étaient à deux doigts d’encaisser un but, quand Olembe manquait son duel avec Kahn (12e). Cette action était le prélude à quelques minutes de flottement des triples champions du monde, à l’image de ce coup franc repoussé par Kahn sur son défenseur Metzelder, tout près de tromper son gardien (26e). Dans la foulée, le capitaine camerounais Rigobert Song, seul dans la surface, ratait le cadre de la tête. Déjà très physique entre deux équipes aux forts gabarits, la partie devenait un véritable combat arbitré par les cartons de l’Espagnol Lopez Nieto. Neuf jaunes et un rouge en 45 minutes. A ce petit jeu, les Allemands étaient perdants puisque Ramelow était renvoyé aux vestiaires pour une faute sur Etoo alors qu’il se trouvait en position de dernier défenseur (40e). A la pause, Voeller remplaçait Carsten Jancker par Marco Bode, un peu moins en pointe que le Munichois. Quelle inspiration ! Sur la pelouse depuis moins de cinq minutes, le joueur de Brême ouvrait la marque après un bon service de Miroslav Klose (50e).
Avec un but d’avance, les Allemands pouvaient attendre les Lions indomptables plutôt brouillons. La partie baissait largement d’intensité, seulement égayée par la pluie de cartons qui continuait à tomber sur le stade Ecopa avec notamment une seconde exclusion, pour le Camerounais Suffo (77e). La sanction était immédiate pour les doubles vainqueurs de la Coupe d’Afrique des nations (2000 et 2002) qui encaissaient un second but par l’inévitable coup de tête de Miroslav Klose (79e).
Klose marquait là son cinquième but du Mondial grâce à son crâne en or, mais sagement, il n’effectuait pas sa fameuse pirouette. Accablés par ce but, les Lions indomptables tentaient de trouver le chemin du filet, mais sans plus y croire. Au contraire, Ballack (86e) et Jeremies (90e) étaient près d’aggraver le score d’une partie au terme de laquelle les Camerounais pouvaient regretter leurs occasions de la première période.
Marco Bode: "Quand je suis entré, notre tâche était d'abord de joueur défensivement. Nous étions un joueur de moins. Nous voulions attaquer en première mi-temps et mettre le Cameroun sous pression. On pensait que les Camerounais étaient plus faibles en défense et ils ont effectivement des faiblesses. (Interrogé si son but augmentait ses chances d'être titularisé la prochaine fois) D'abord c'était important pour l'équipe de passer. C'est bien pour moi. On verra qui jouera la prochaine fois".
Winfried Schaefer (entraîneur allemand du Cameroun): "Nous avions une occasion énorme de mener 1 à 0. Mais battre Oliver Kahn est un grand problème. Le point décisif était l'exclusion de Ramelow. J'aurais préféré que Etoo marque et que Ramelow reste. J'ai demandé à nos joueurs de jouer sur les ailes. Ensuite est arrivé le but allemand. Une équipe à 10 se surpasse. C'est une question de mental. Ce n'est pas pour ce match que je ferais les choses différement mais j'aurais essayé de changer les choses pour le premier match contre l'Irlande: que les joueurs arrivent à temps au Japon. Nous aurions gagner la première rencontre. Les gars me font pitié. Normalement, les vestiaires sont un sanctuaire, mais j'ai remercié les joueurs. Je leur ai dit qu'on se noye seulement si l'on reste dans l'eau. Je félicite Rudi (Voeller, sélectionneur allemand, ndlr) et les Irlandais. Ces derniers se sont dépassés".
Rudi Voeller : "J'ai perdu quelques kilos sur la touche. On a senti qu'on était sous une pression brutale d'être éliminé au premier tour. Après l'exclusion de Carsten Ramelow, nous étions presque éliminés. Mais Oliver Kahn était dans un grand jour. En deuxième mi-temps, nous avons joué au football. Et après le 2-0, la messe était dite. Les joueurs ont haussé le temps juste au moment où ils étaient sollicités. C'est ainsi que naissent de nouvelles équipes. Marco Bode vit son deuxième printemps. Son entrée en cours de match était la solution idéale. Je ne fait pas de reproche à Ramelow pour son exclusion. Il sait lui-même qu'il n'était pas dans son meilleur jour. Ce que Michael Ballack a réalisé en deuxième mi-temps d'un point de vue vélocité et engagement était sensationnelle. Au Mondial, on se bat pour chaque brin d'herbe. Et c'est ce que chacun chez nous a fait".
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